Burkina Faso : la dernière interview de Me Hermann Yameogo avant son arrestation

La derniere interview de me hermann yaméogo avant son arrestation
Politique Burkina Faso – l’opposant Hermann Yaméogo à Ouagadougou

Depuis des années, vous parlez de consensus et de démocratie consensuelle comme principe et doctrine de gestion des Etats. Le temps a-t- il apporté des inflexions à votre credo ou avez vous, personnellement, évolué sous le poids des réalités par rapport à votre profession de foi ?

 Une question à multiple détente qui demande des réponses de même nature. S’il faut situer le moment où l’idée a pris racine en moi, je dirais qu’à partir des années 1978, j’y pensais effectivement. Les réflexions au plan doctrinal, étaient déjà avancées sur la confluence des idéologies, sur les réponses collectives à apporter à l’émergence de certaines contraintes internationales. En contact direct et organisé avec la chose politique (dès cette époque en ma qualité de chef de parti l’UNDD version1978), je m’efforçais de structurer mes référentiels et actions politiques sur les conséquences de ces évolutions. Le consensus le dialogue et la mutualisation 

de nos potentialités, du stade national jusqu’à celui international pour résoudre nos problèmes communs ont naturellement influencé ma pensée politique. C’est, cependant, à l’avènement du mouvement de rectification, en 1987, que j’ai commencé à développer le concept de gouvernance par le consensus à travers interviews et écrits.

La période y était certainement propice avec les luttes pour l’émancipation démocratique dans l’ancienne URSS et le nouvel humanisme fortement attendu de la fusion des deux blocs après la chute du mur de Berlin.

 

Oui certaines émotions s’émoussant plus vite que d’autres, avec le recul du temps, on oublie aujourd’hui combien le monde a baigné dans cette quête de l’altérité, dans cet élan partagé de communion et de volonté d’amendement. On parlait alors de glasnost (transparence, justice et vérité), de perestroïka (restructuration, réformes, changement), par comparaison avec ce siècle des lumières, mouvement lancé en Europe au XVIII  siècle par des intellectuels et qui voulait combattre l’absolutisme, l’intolérance et recherchant  » la république des lettres éclairées.  Ce siècle a, en effet, favorisé l’éclosion de la démocratie moderne et des droits de l’homme. Avec la fin de la guerre froide, on construisait jusqu’à un monde de cocagne dans lequel l’abondance qui suivrait la réconciliation du monde libéral et communiste donnerait aux hommes l’occasion de vivre plus heureux. Les utopies étaient florissantes.

Alors pourquoi pas la démocratie consensuelle ?

Il y a multiples facettes dans le mot « utopie », tout d’abord, ce n’est pas forcément un penchant négatif. S’il en est de négatives qui ont meurtri le monde, il en est de positives qui l’ont fait progresser et gagner bien de batailles. Mais je dois dire que ma conviction en la démocratie consensuelle a été alimentée par plusieurs sources. Personnelles, nationales et internationales. Je m’explique.

Aussi loin que remonte ma mémoire, je n’ai pas souvenance d’avoir développé en moi des penchants égoïstes. Le donner et le partager ont toujours fait partie de ma vie. Quelqu’un qui y a occupé une grande place, avait l’habitude de me dire « Hermann si tu veux continuer à donner, il faut savoir le faire, en sachant aussi dire non, sinon à vouloir aider comme tu le fais, sur 10 pauvres à secourir tu finiras par en être le 11 e». Je peux dire que mon tempérament personnel me préparait à cette forme de gestion de l’Etat basée sur le partage, le compromis. En 1983 nous sortions d’un coup d’Etat promu en révolution et qui selon la praxis révolutionnaire a légalisé la violence pour transformer les hommes et la société selon la nouvelle religion du moment. Des traumatismes il y’en a eu qui ont, de loin, dépassé les acquis dus au volontarisme et à la foi sincère d’une certaine jeunesse. La cohésion nationale était rudement mise à mal. Le pays a fortement été meurtri par les nombreuses violations des droits de l’homme, les méfaits de la division manichéenne de la société burkinabé entre bons (révolutionnaires) et mauvais (contre révolutionnaires).

Pour recoller les morceaux et relancer la machine, la réconciliation, le dialogue, le consensus apparaissaient comme des valeurs clés.

Au plan international, l’engagement des plus grands dirigeants politiques du monde, des leaders réputés de la société civile comme du monde religieux pour la construction d’un monde meilleur avec le matériau de la paix du consensus et du partage ne pouvait par ailleurs que me conforter dans mes convictions. Ces femmes et ces hommes encourageaient à repenser la gestion des États en dénonçant des doctrines et philosophies qui avaient été impuissantes à préserver le monde de la guerre et des calamités diverses dues à l’égoïsme des hommes et des nations.

Autant de considérations à l’aune desquelles il faudrait appréhender cette utopie particulièrement tenace de laquelle dépend la conjuration des guerres, de la pénurie, annoncées lourdes de dangers pour la survie de l’humanité.

Ça  fait effectivement, à vous écouter, un bail que l’idée est posée sur le métier. Qu’est-ce qui fait que le temps traîne à ce point les pieds pour vous donner raison?

Je vous ferai remarquer qu’il fut un temps où la gouvernance par le consensus était en vogue, un temps où les responsables africains et même mondiaux les plus divers en parlaient avec force. Aujourd’hui, on peut dire que la fièvre est quelque peu tombée. Dans la pratique, c’est la démocratie classique qui a gagné. Affirmation des sacro-saints principes de la représentation populaire, du binôme majorité opposition, du gagnant prend tout (et tant pis pour le perdant). Mais à cette baisse d’intérêt, je vois des explications, qui, quant au fond, n’entachent en rien la pertinence du concept et l’urgence toujours actuelle de sa mise en œuvre.

Lesquelles ?

Comme je le dis souvent, le monde est paradoxalement, en dépit de la croissance, confronté à des défis jamais vus: immigration sauvage à grande échelle, terrorisme international, pauvreté galopante, guerres interminables…..et pour compléter le sombre tableau à des pénuries structurelles, difficilement réversibles. Amenuisement avec risques d’épuisement de certaines richesses non renouvelables (pétrole, eau, air ….).Corrosion des stabilisateurs sociaux indispensables à la vie en collectivités humaines organisées (solidarité, hospitalité, tolérance, partage ….).Le résultat est l’affirmation montante des égoïsmes nationaux, de la démagogie, du primat de la lutte pour la conquête du pouvoir.

Mais quelle est justement l’explication qu’il faut donner à ce retard, constaté à l’allumage, malgré ce tableau sombre que vous brossez?

A ce retard à l’allumage comme vous dites, il n’y a pas une, mais plusieurs explications. La pression des exigences sociales sur le quotidien, l’inexistence ou l’insuffisance des politiques (étatiques, partisanes, sociales …), par rapport à la nécessité de repenser notre système de gouvernance. L’absence d’exemplarité au plan international de la part des puissances financières, politiques qui gouvernent le monde. On se rend compte que la sagesse n’est pas la chose la mieux partagée par nos nations. Regardez comment face à des dangers planétaires communs, au lieu d’en rechercher les parades globales, les leaders politiques et les états développent des politiques égoïstes. Si comme dans ce monde interconnecté, et si marqué par l’internationalisation des relations, il était encore possible à une nation de vivre en autarcie, ou de se sauver contre les autres.

Mais l’instinct de survie aura le dessus si nous gageons que le monde n’est pas intrinsèquement voué au suicide collectif. La culture du rationnement, du partage équitable s’imposera dans les programmes partisans dans les politiques communautaires. C’est vrai que les difficultés nationales ont toujours poussé au conservatisme voire au racisme et que les acteurs politiques en tirent souvent argument pour prôner l’exclusion, l’élévation des remparts nationalistes, mais les réalités sont plus fortes que la démagogie. On en voit un exemple avec l’Europe acculée par l’immigration au point de se rallier  à la politique des quotas pour la gestion solidaire d’un défi international.

Ne craignez vous pas la critique de faire dans la rêverie et la pure incantation?

 

Elle ne manque pas cette critique. Je constate qu’elle vient essentiellement de prétendus réalistes et pragmatiques qui pensent que tous les moyens sont bons en politique pour arriver au sommet du pouvoir. Mentir, violenter, incendier, tuer …..ne sont que méthodes normales dans la course pour la conquête du pouvoir. Ils n’ont de préoccupation que pour le moment du plaisir politique. Que les lendemains déchantent après soi, n’a d’importance que pour les présents. Voilà ce qui de par le monde alimente leur populisme dont je parlais, sans égard pour l’homme ni pour la société.

Pourquoi pensez vous que la démocratie classique n’est pas adaptée au Burkina Faso voire à l’Afrique?

La démocratie d’abord n’est pas en soi un modèle parfait et irréprochable de gestion des États. Winston Churchill en disait entre autres ceci  » la démocratie est un mauvais système, mais elle est le moins mauvais de tous les systèmes « . Avec ça en pensée, on comprendra qu’il n’y ait aucun mal à chercher à l’améliorer ou à l’adapter aux réalités des pays qui en font l’expérimentation ou à celui du monde en évolution perpétuelle.

La démocratie au fil de son expansion a révélé des faiblesses. En Afrique, elle ne résiste pas bien au phénomène de la dictature de la majorité qui marginalise l’opposition, les opinions contraires. Essentiellement construite sur le monopole des partis, nombre de structures gravitant, ou non directement dans la sphère politique se sentent exclues. Dans des pays à structures sociales plurales et hétérogènes, elle peine souvent à s’acclimater. Elle subit actuellement dans sa forme traditionnelle une rude concurrence de la société civile, des médias, des intellectuels … Elle souffre aussi à maîtriser la fraude qui enracine dans les esprits,  l’indiscipline démocratique et électorale. Ceci sans compter qu’elle peine à réellement mobiliser pour le service public, pour endiguer les menaces qui pèsent sur les Etats, et qui ont entre autres pour noms l’insécurité, les atteintes à l’environnement, la dissémination en expansion depuis la fin de la guerre froide des armes classiques, chimiques, bactériologiques et même nucléaires. S’il est un fait universellement reconnu, c’est bien celui de la crise de la démocratie et les recherches actuellement en cours pour la repenser à défaut de lui trouver un substitut, en attestent  leurs nombres.

Au Burkina Faso, la démocratie consensuelle a-t- elle au moins connu des velléités d’applications?

De manière officielle, il n’y a jamais eu une proclamation ou une décision solennelle relative à l’adoption de la démocratie consensuelle comme mode de gestion du pays.  Mais les mots revenaient de temps à autres à la bouche des officiels à commencer par le président Blaise Compaoré. Les éléments constitutifs de la démocratie consensuelle : participation, dialogue, consensus étaient devenus ses leitmotiv. D’un autre côté par calculs, par convenances personnelles ou par conviction, l’ancien président a toujours été favorable à une démocratie adaptée à nos réalités  mais qui ne jure pas avec les standards internationaux. Bien que persuadé que la mondialisation avec sa vocation uniformisant ne pouvait que gagner les espaces politiques, je n’ai jamais été partisan du sacrifice à tout prix des spécificités culturelles positives qui impriment les institutions de la part le monde. D’où le concept de démocratie internalisée que j’ai vulgarisé au Burkina Faso.

Pour me résumer, je dirais que des gouvernements ont plus ou moins été inspirés dans leur constitution, par les principes de la démocratie consensuelle. On peut même dire que des partisans de la démocratie consensuelle sont ouvertement entrés au gouvernement sur cette base. À l’occasion des différentes crises que le pays a traversées, des partis politiques d’opposition ont parfois participé au gouvernement sur cette base. Je dois dire que toute la philosophie du comité consultatif sur les réformes politiques (CCRP), participait du dialogue et du consensus si chers à la démocratie participative. C’est dommage que des ambitions croisées au sein du parti majoritaire aient conduit à faire les choses à moitié, sinon, un gouvernement de consensus aurait dû succéder au CCRP. Nous aurions alors pu progresser dans le sens de réformes plus profondes et voir pourquoi pas, dans celui de cette démocratie consensuelle, en nous en réclamant officiellement.

Aviez vous sur le chaud des événements pensé à la démocratie consensuelle comme moyen de sortir de la dernière crise, qui a sur le tard secoué le régime Compaoré et provoqué sa chute?

Comme je vous l’ai expliqué cette pensée m’a toujours habité. Il se trouve seulement que les oppositions très agissantes à sa mise en œuvre venaient tant de l’opposition que de la majorité. Dans le premier camp, on considérait qu’elle était incompatible avec le pluralisme démocratique, le droit à la différence et dans le second, qu’elle bridait les ambitions qui agitaient le lanterneau de la majorité; sinon, la démocratie consensuelle même de manière détournée, j’y ai  toujours pensé.

En proposant par exemple le recours à une assemblée nationale constituante pour sortir de la crise dont vous parlez, je visais plusieurs objectifs. Trouver un fondement plus large et plus profond à ses motivations pour en suggérer une médication plus générale et plus structurelle. J’avais proposé en effet de voir la crise comme celle d’ensemble de nos institutions, de la gouvernance et de convier le peuple via ses représentants élus à y réfléchir dans une approche globale. Il s’agissait avec une telle assemblée constituante, qui aurait deux missions :

Hermann yameogo
Interview Hermann Yaméogo à son domicile de Ouagadougou avant son arrestation

1-      jouer le rôle d’une assemblée habituelle notamment en votant la loi

2 – rédiger une nouvelle constitution à adopter directement sans passer par référendum, de dépasser la bipolarisation étanche et sans issue, dans laquelle nous glissions, pour voir plus constructif, plus national.

La constituante aurait eu la possibilité non seulement de trancher la question de la révision de l’article 37, mais aussi de décider de la nature du régime, du sort du sénat, tout en faisant l’économie du référendum. C’est là que la volonté de changement, de réformes et d’adaptation, auraient aidé à évoluer éventuellement vers des réformes profondes dont on reconnaissait par ailleurs l’urgence, et à discuter pourquoi pas de démocratie consensuelle pour pallier les inconvénients du modèle représentatif traditionnel.

Pourquoi n’avez vous pas été suivi ?

Certains diraient que les carottes étaient déjà cuites. Moi j’y ajouterais surtout que pour beaucoup la démarche semblait alambiquée, trop compliquée. Il fallait, disait-on, des propositions plus simples. Il y avait un différend au sujet de l’abandon de la limitation du mandat présidentiel, eh bien, qu’il soit tranché à l’assemblée nationale par les députés, si une majorité qualifiée ne se dégageait pas, on irait au peuple par le biais du référendum.

Mais la transition et sa forme de gouvernance ont été mises à mal par le coup d’Etat avorté du 16 septembre 2015 du Conseil national pour la démocratie(CND).Quelles sont les raisons de cette tentative d’après vous ?

De fait, les raisons ont été explicitées par les auteurs même du coup tenté. Selon la proclamation du 17 septembre, Il s’agissait en substance de revenir au respect des principes de la charte, de la constitution et des traités internationaux. Respect qui aurait réhabilité la règle d’or de l’inclusion et ce conformément à la décision de la cour de justice de la CEDEAO.

La proclamation du CND le 17 septembre 2015 évoquait  plusieurs raisons au coup de force : la loi électorale  » taillée sur mesure pour des individus et décriée par les instances et les hommes de droit se dresse alors comme un outil de négation des valeurs de notre peuple fondé sur l’esprit de justice, d’équité et de tolérance « .

L’instrumentalisation du conseil constitutionnel pour violer la décision d’une instance juridictionnelle internationale, ordonnant le retour à l’inclusion. La loi portant statut général des personnels des forces armées nationales  et celle portant code de l’information  » promulguées à des fins personnelles et pour museler la presse « , arrestations arbitraires – politisation de la question militaire, non respect des engagements pris sur l’armée, mauvaise gestion de la chose publique ».

Vous me direz ce concept qui renaît toujours de ses cendres, pire qu’un phœnix !

Mais le CND est mort- né  emportant sa préférence consensuelle! A votre avis, pourquoi avoir tenté une équipée si mal ficelée à la limite burlesque et déjà baptisée Dienderade ?

 

Je ne sais pas, c’est difficile d’expliquer cette équipée, que dire? Le pourquoi peut-être, j’y ai déjà répondu me référant à la proclamation du 17 septembre 2015.  Pour le côté comme vous dites comique de l’entreprise, encore qu’elle ait  été la conséquence de morts d’hommes et de nombreux blessés, je reconnais que jamais putsch n’a été aussi mal préparé. Pas de musique militaire, pas de simulation de bataille, pas de prise des administrations et de services stratégiques, pas d’association préalable de régiments …..à y regarder de plus près on a l’impression d’une opération pour faire mumuse, d’une action entreprise avec précipitation comme pour en empêcher une autre.

Vous ne l’avez pas pour autant désavoué et  cela vous vaut même  avec 13 autres d’être sous le coup de mesures restrictives de libertés gel des avoirs, interdiction de voyager et indisponibilité de vis biens mobiliers et immobiliers .Qu’en dites-vous ?

 

Ce que j’en dis est simple. Pour qu’une infraction soit fondée ,il lui faut réunir trois éléments : (1) un élément légal ,c’est à dire l’existence au moment des faits d’une loi la punissant; (2) un  élément matériel , qui est la matérialisation de l’infraction par un acte, autrement dit, il faut une infraction de commission; et (3) un élément moral ,qui est l’infraction de commission en toute connaissance de cause.

Je ne vois pas comment je pourrais réunir sur ma tête ces 3 éléments constitutifs de l’infraction si je n’y ai pas pris part par fourniture de quelque moyen que ce soit. Si je n’ai pas participé à des rencontres pour le mettre sur pied et si je n’étais pas de volonté délibérée à la manœuvre pour le réaliser.

Pour dire les choses simplement, je n’étais au courant de rien; je n’y ai pas participé, donc il n’y a pas de commission d’acte infractueux,  ni d’intention de faire quoi que ce soit, voilà tout.

Le problème c’est que vous avez apprécié favorablement le changement intervenu par ce coup. Ça compte non ?

 Existe- t- il et la j’en viens au premier élément constitutif de l’infraction une loi qui punisse le fait de donner son opinion? Dans aucun État de droit véritable on ne saurait en trouver.

Aucune loi n’empêche la liberté de parole.

Les prisons du monde ne désempliraient pas dans ces conditions. Le concept de coup d’Etat salutaire  ou salvateur a d’ailleurs été plusieurs fois avancé pour saluer des coups d’Etat et ce par de personnalités émérites du monde politique voir même religieux, comme par des organes de presse les plus divers.

Réagissant au coup d’Etat du défunt colonel Seye Zerbo en 1980,  le défunt cardinal Paul Zoungrana  a eu ce qualificatif pour le moins inspiré  » geste divin de bonté et de miséricorde envers la Haute Volta « . À sa suite, des populations entières ont applaudi et même défilé. Soulignons qu’il n’a été ni frappé  d’exclusion, ni d’excommunication.

Au Niger ,on ne compte pas le nombre de personnalités, aujourd’hui en responsabilité, ayant salué avec des propos tout aussi dithyrambiques le coup d’état qui a renversé Tanja en 2010.

Les défunts Issa Tiendrebeogo et Norbert Tiendrebeogo ont déclaré que  ce dit coup d’état était  » prévisible et salvateur « .

Pour Laurent Bado  » un coup d’Etat peut se justifier pleinement au regard des conditions d’accession au pouvoir d’une part, et au regard des modalités de gestion du pouvoir, d’autre part  » et il s’exclame  » vive les coups d’Etat « .

Il arrive aussi que la CEDEAO, la communauté internationale (comme en 2010 pour le coup d’Etat contre Tanja ), tout en condamnant le coup et en prenant des sanctions, laisse le soin aux auteurs du coup de conduire jusqu’à son terme la transition . Dans ce cas, il leur est interdit de se présenter aux futures élections.

 Vous n’avez donc pas participé à ce coup?

 Non, je n’y ai pas participé, ma ligne de conduite est basée sur des valeurs qui prônent le dialogue, le consensus, et la non violence. Ce sont des positions qui m’ont coûté cher par le passé.

Pourquoi pensez-vous alors que ce coup aurait pu être salvateur?

 

Il représentait la possibilité de rétablissement des termes de la démocratie. Le retour aux valeurs clés de l’inclusion, de la participation, du dialogue et du consensus consacrées dans la thématique de la bonne gouvernance. La proclamation annonçait la fin de l’apartheid politique et électoral, la division manichéenne des Burkinabé entre bons (partisans de l’insurrection) et mauvais (contempteurs de cette dernière), la relecture de l’ensemble de nos institutions pour adopter un nouveau contrat social. Ce sont des principes que j’ai toujours défendus. Sous le front populaire cela m’a valu bien de tourments car au sein de l’équipe alors au pouvoir, la tendance n’était vraiment pas à l’acceptation de ces idées qu’on qualifiait de bourgeoise. Il fallait si la demande de démocratie progressait la canaliser à travers une  » ouverture fermée  »  vous apprécieriez le néologisme, et un suffrage censitaire excluant le vote de certaines populations non lettrées non éduquées. J’ai répondu non, avançant qu’on ne pouvait pas opiner au slogan sud africain, un homme,une voix et le dénier pour son peuple.

La même division manichéenne qui avait caractérisé le pays sous la révolution persistait en effet sous le front populaire et pour cause : les tenants de ce front venaient tous du même moule révolutionnaire, peu attirés par les contraintes du style de vie démocratique. Il faut comprendre qu’avec eux la marche de la démocratie sous la 4 e république qu’ils contrôlaient, ait été si difficile, si émaillée d’indiscipline électorale et de crises. L’actuelle transition en perpétue bien des aspects.

On parle d’un dialogue inclusif en préparation et qui serait  recommandé par la communauté des chefs d’Etat au dernier sommet de la CEDEAO. Si vous y alliez, emporteriez vous dans vos bagages de la matière à défendre la démocratie consensuelle?

Encore faudrait- t-il que nous puissions bénéficier d’une levée ou d’une suspension des mesures qui nous frappent et qui nous empêchent de quitter le territoire national. Comment engager un dialogue qui obéisse au principe de l’inclusion si certains des acteurs de premier plan qui le revendiquent en sont d’office exclus ?

Oui, si j’y allais avec les autres camarades, nous défendrions la réconciliation qui présente maintenant de multiples facettes avec la complexification de notre crise nationale.

Elle n’est plus en effet seulement, politique voire institutionnelle, elle pose d’autres graves problèmes : conséquences de l’irrespect de nos engagements internationaux, par le refus d’observer des principes de gouvernance démocratique consacrés par des instruments internationaux, par le  refus également d’appliquer cette décision de la cour de justice de la CEDEAO ordonnant de lever toutes les obstructions à l’inclusion .

Mais pour l’heure, le différend le plus important qui s’est invité à la crise est la fracture ouverte dans l’armée qui oppose des militaires entre eux. Si la structure, la plus organisée du pays dotée du monopole de la force légale de contrainte se retrouve fragilisée à ce point par des divergences au demeurant politiques, il y’a risques démultipliés de rupture de paix nationale. Raison de plus pour défendre dans le cadre d’un dialogue inclusif des propositions allant d’abord dans le sens du retour à l’unité, à la discipline et à la dépolitisation de l’armée, et dans celui de la pacification politique.

Vous avez donc des propositions à ce sujet ?

Oui j’en ai par rapport à l’armée, au mandat de la transition et à ses instruments, comme par rapport aux dispositions devant aider à l’assainissement préalable du cadre politique avant la tenue des élections.

Pouvons-nous savoir lesquelles?

Ce ne serait pas de bonne stratégie, ni respectueux envers mes camarades que de les dévoiler avant l’heure.

Ce dialogue vous le souhaitez où?

Je le souhaite délocalisé. Notre pays qui a traversé de nombreuses crises,  a toujours tenté de les résoudre en interne car en dépit de la dureté des oppositions, il n’a jamais vécu une rupture telle de communication que les protagonistes en viennent à se considérer comme des ennemis. Les positions antagoniques des acteurs  ne sont jamais allées jusqu’à encourager le délitement des liens de solidarité nationale et du vouloir vivre collectif.

La crise que nous traversons inocule dans la conscience des jeunes et par conséquent dans l’âme populaire, la légitimité de la haine, de la violence, de la négation des droits à la différence. L’intolérance devient une technique ouverte de gouvernement. Cela se vérifie au quotidien dans les comportements, dans les médias, dans les actes de gouvernement. L’idée même de dialogue  au surplus inclusif en national est faussée car, les conditions ne s’y prêtent pas. La  thématique de ce dialogue sera imposée et le cadre de ce dialogue sera inutile à une des parties, en raison de l’instrumentalisation des militants.

La parole et la décision ayant été données à la rue, c’est elle qui décidera de qui participera à ce dialogue inclusif, de quoi on y parlera, le tout  se passant sous sa vigilante police, pour intimider les réfractaires à sa volonté souveraine.

Depuis toujours, j’ai lutté pour une conception de la démocratie aux antipodes de ces référentiels et comportements. Mon combat politique depuis l’avènement du front populaire et tout au long de la 4 e république en particulier, est marqué par mon attachement aux vraies  valeurs qui fondent la démocratie et qui reposent avant tout sur la primauté du droit, le droit au droit, le droit à la différence, la tolérance, le consensus …

C’est tout cela qui est battu en brèche de nos jours. Autant de considérations qui me font dire que seule la délocalisation du dialogue dans un pays tiers, peut permettre aux opinions de s’y développer dans la sérénité et ainsi de favoriser des solutions pérennes à la crise burkinabé.

Vous parlez de dialogue, et d’autres de la tenue immédiate des élections n’est- ce pas un dialogue de sourds déjà garanti?

 

 

Oui il y a une intransigeance à cet égard que je compare à une volonté d’entraîner le pays dans les abîmes de la violence rien que pour assouvir des intérêts particuliers. Je trouve que dans la situation que nous vivons, les forces morales et religieuses doivent prendre date avec l’histoire en mettant au dessus de tout, le combat pour les valeurs. Le Mogho Naba pour sa part, joue bien sa partition. Lui qui reçoit  tout le monde sans parti pris, avec l’infini sagesse qu’on lui connaît a prévenu : celui qui aspire à exercer le pouvoir d’Etat, doit savoir qu’il ne pourra le faire efficacement qu’en intégrant le pardon dans son action. Ça lui vaut des attaques à n’en plus compter, mais lui au moins se sera inscrit courageusement dans le sens de la justice, de la réconciliation. On ne peut pas dans la situation que nous vivons exiger la tenue d’élections quand le pays est au bord de l’explosion. Ce n’est pas responsable. Déjà, à l’avènement des autorités de la transition, je tenais ce même langage recommandant de ne pas mettre la charrue avant les bœufs en considérant l’élection comme une fin en soi .

Il semble pourtant que des partenaires au développement tiennent beaucoup au respect du calendrier?

Oui j’entends dire cela et j’en suis complètement retourné. Je ne reconnais pas mon pays si orgueilleux de  son indépendance. Mon pays qui a refusé les bases militaires sur son territoire à l’indépendance, qui ne mégotait  pas ses privilèges de souveraineté sous Sankara .Aujourd’hui nous sommes quasiment retombés en sujétion et c’est attristant de voir des immixtions étrangères inqualifiables grandissantes dans le domaine de notre souveraineté. Les élections, nous devrions en décider librement en fonction de nos réalités et priorités nationales.

Encourager des élections avec la complexification de la situation que nous vivons peut nous conduire à des déchirements irréversibles. Alors que ceux des partenaires qui nous aident de façon désintéressée veille à refréner les ardeurs de ceux qui sont prompts à nos plonger dans les affres de la guerre.

En attendant la CEDEAO semble nous laisser mariner dans nos extrémismes. N’est-ce- pas décourageant?

 

Les chefs d’Etat trahiraient les signatures de leurs pays au bas des instruments constitutifs de la CEDEAO, s’ils adoptaient une telle position. Actuellement nous évoluons vers l’impasse qui causera de graves dégâts à la cohésion nationale. En effet, la proposition de sortie de crise faite par le président Macky Sall sous l’égide de la CEDEAO, et l’accord signé par les putschistes et les loyalistes sous les auspices du Mogho Naba ne sont pas respectés.  L’intervention de la CEDEAO est plus que jamais urgente pour un règlement durable de la crise.

Si vous aviez un appel à lancer lequel serait- il?

Je demanderais à toutes les forces morales, coutumières, religieuses d’en appeler aux politiques, à tous, pour une trêve au bénéfice de la patrie qu’ils jurent tous aimer.

Une pause pour encore une fois engager un dialogue inclusif républicain. Ce dont il est question ici, c’est de trouver un compromis qui nous préserve d’un cycle de vendetta qui risque de creuser encore plus cet immense sillon de haine qui balafre déjà  le Burkina Faso.

L’amnistie existe depuis la nuit des temps, car les hommes vivant en collectivité ont très tôt compris depuis qu’il est souvent plus bénéfique à la paix, à la cohésion nationale, d’accorder le pardon collectif que de réprimer. Le fait est intégré dans les lois nationales et même pratiqué par les organisations internationales. Les crises en Sierra Leone, au Libéria et en Côté d’Ivoire ont donné lieu à application de l’amnistie sous garanties internationales pour aider à la résolution de ces différends nationaux.

Si l’amnistie des faits et des hommes par rapport aux événements du 17 septembre peut empêcher la crise de confiance au sein de notre armée de s’enkyster et de dégénérer, je dis qu’il n’y a pas place à l’hésitation. Pour moins que ça, j’ai porté à bout de bras des pétitions pour une telle mesure sous la 4 e république. On ne gouverne pas un pays avec l’énergie de la haine et de la vengeance.   » Ce que l’homme ne veut pas apprendre par la sagesse, il l’apprendra par la souffrance « . Je crois en ces propos de maître Melkisedech.

Si l’inclusion peut permettre aux … lire la suite sur burkinapourtous

Afrique Actualités : racket, viols, assassinats, le triste visage de l’armée de côte d’ivoire

Depuis la chute du président Laurent Gbagbo, ouattara et Soro peine à donner un visage humain à leur semblant d'armée !!!

A Abidjan, on circule toujours à ses risques et périls. Il y a quelques jours, un Français empruntant l’un des principaux axes de la ville, le «VGE» (les initiales de l’ex-président Valéry Giscard d’Estaing), s’est fait braquer son pick-up par des hommes en armes. Sur le boulevard qui longe la lagune Ebrié, des hommes en tenue militaire ont récemment stoppé le 4 x 4 du patron du renseignement militaire ivoirien, au beau milieu du trafic, avant de lui dérober son véhicule et ses téléphones. Il était un peu plus de 13 heures et ce responsable sortait d’une réunion… au ministère de la Défense. Un Français, bien introduit dans les milieux économiques, raconte : «La nuit, souvent entre 2 heures et 5 heures, il arrive encore que des entrepôts soient pillés par des individus solidement armés.» Plus de deux mois après la fin de la crise en Côte-d’Ivoire, l’insécurité demeure, freinant d’autant le redémarrage économique du pays.

Réticences. Le maintien de l’ordre est toujours assuré, pour l’essentiel, par les Forces républicaines de Côte-d’Ivoire (FRCI), même si certains policiers et gendarmes sont réapparus aux principaux carrefours de la ville. Mais nombre d’entre eux hésitent encore à reprendre du service. «Craignant des représailles, beaucoup se sont débarrassés de leur uniforme ou l’ont même brûlé au moment de la chute de Gbagbo», souligne un observateur étranger. Les commissariats sont squattés par les soldats du président Ouattara ; ce qui dissuade les anciens de revenir. Pour vaincre leurs réticences, le gouvernement a décidé de payer de la main à la main les fonctionnaires. Selon une source diplomatique, 2 000 d’entre eux manquaient à l’appel sur un total de 18 000.

Le gouvernement de Guillaume Soro, qui a fait du rétablissement de la sécurité sa priorité, est confronté à un double défi : il doit non seulement convaincre les anciens «corps habillés»(forces de l’ordre) de reprendre leurs activités, mais aussi démobiliser les nouveaux venus, pour la plupart des hommes recrutés sur le tas durant la campagne éclair des forces pro-Ouattara fin mars. «Les autorités vont avoir du mal : Abidjan, c’est Las Vegas ! Il y a de l’eau, de l’électricité, des restos, des boîtes de nuit…» dit un étranger. Le pouvoir devra leur proposer des débouchés professionnels avant qu’ils consentent à déposer les armes.

Tout dépendra in fine du bon vouloir des «comzones» (commandants de zones) qui, durant des années, ont mis en coupe réglée la moitié nord du pays, avant de jeter leur dévolu sur Abidjan à la faveur de la chute de Gbagbo. «Certains cherchent à reproduire les pratiques mafieuses expérimentées durant des années dans le Nord, en taxant les transporteurs et en rackettant les entreprises et les particuliers en échange de leur protection», confie une source sécuritaire. Or, selon un diplomate, «Guillaume Soro n’a pas toute l’autorité qu’on lui prête sur ses anciens compagnons d’armes». Un autre parle de «communauté d’intérêts» : «Ils ont fait Soro, et Soro le leur a bien rendu en les laissant prospérer.» Le gouvernement a décidé de mettre en place une unité de police antiracket, et on a même vu Soro et son ministre de l’Intérieur se rendre dans certains quartiers pour y faire sauter des barrages sauvages.

Visite de courtoisie. Pour remettre de l’ordre, Alassane Ouattara s’appuie aussi sur l’ancienne puissance coloniale. Des patrouilles franco-ivoiriennes sillonnent Abidjan. Des gendarmes français n’ont pas hésité à rendre une petite visite de courtoisie à l’un des nouveaux maîtres d’Abidjan, le commandant Wattao, pour lui demander de restituer des biens pillés à l’un de leurs compatriotes. Ces dernières semaines, les militaires de la force Licorne ont multiplié les interventions de ce type.

Le conseiller militaire français nommé auprès du président Ouattara pour aider à la restructuration l’armée ivoirienne a entamé sa mission à Abidjan. Mais, relève un expert, «ce n’est pas avec un seul homme qu’on va remettre debout cette institution. Celle-ci n’a plus de chaîne de commandement, ni de hiérarchie». Son chef d’état-major reste celui du régime précédent, le général Philippe Mangou. «C’est surréaliste : même son chauffeur ne lui obéit plus», note ce même expert.

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Côte d’ivoire : Alassane Ouattara n’est pas le maître de la situation !!!

La grande pagaille dans les commissariats de police d’Abidjan

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Entre les forces pro-Ouattara et la police nationale, on ne sait plus qui fait quoi.
Deux mois après être parvenu au pouvoir, le nouveau régime soutenu par la communauté internationale, peine à mettre en place une police vraiment républicaine au service des citoyens de ce pays. Faites un tour dans les différents commissariats du district d’Abidjan, le spectacle est plus que désolant.

A la place des policiers, les vrais, nous observons la présence des dozos ou jeunes malinké qui ont pris les armes pour combattre aux côtés des rebelles venus du nord.

A Marcory, 3 commissariats sont aux mains des jeunes « coxers » et des « gnambolos » issus des syndicats de transporteurs. Des jeunes, pour la plupart originaires du nord et déscolarisés, qui ne savent pas tenir un cahier de registre à plus forte raison taper un procès verbal.

A Yopougon,  on note toutefois la présence de quelques policiers dans certains commissariats. Il s’agit des 19ème et 16ème arrondissements. Les chefs de guerre de la milice pro-Ouattara s’y font appeler abusivement « commandants » et occupent illégalement les bureaux des commissaires de police qu’ils ne tiennent pas à lâcher.

Au 19ème arrondissement, Doumbia Moussa, celui qui se fait appeler le « commandant Djouroumou » occupe le bureau du commissaire Sanogo. Dehors, les quelques policiers qui ont répondu à l’appel pour la reprise du service se regroupent toute la journée sous un manguier à se tourner les pouces. Ils sont juste sollicités quand il s’agit d’établir des pièces ou de taper des procès verbaux.

Au 16ème arrondissement de la même commune, l’ambiance est identique. Un sergent de police qui a rallié la rébellion favorable au camp Ouattara au moment chaud de la guerre, est devenu le chef de ce commissariat…(…)..

On se demande bien, dans un tel cafouillage, comment le régime de Ouattara compte rétablir la sécurité. Une interrogation qui se justifie d’autant plus que l’insécurité grandissante est le fait de sa propre milice.
 Notre Voie

Les FRCI tuent 4 personnes à Becouefin

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Une expédition punitive des Frci à Becouefin dans le département d’Akoupé du dimanche 5 au mercredi 8 juin a fait 4 morts et plusieurs blessés graves parmi la population villageoise.
Selon des sources concordantes, tout est parti d’un jeune allogène qui, il y a deux ans, vivait dans le village où il avait pour amie une jeune fille. Les deux s’étaient séparés et lui avait disparu du village. La jeune fille s’était mariée avec un autre jeune du village avec qui elle a même eu un enfant. Le lundi 5 juin, le jeune allogène réapparaît cette fois-ci dans son nouveau statut de combattant FRCI en compagnie d’un de ses compagnons d’arme. Installé dans un maquis de la place, il fait appeler son ancienne copine. Celle-ci se rend sur les lieux. Quand elle se rend compte qu’il s’agit de son ex-ami, elle a juste eu le temps de les saluer avant de s’excuser et demander à repartir. Mais celui-ci, sous la menace de son arme l’oblige à s’asseoir. Le frère du mari de la jeune dame qui l’a vue se diriger vers le maquis va voir ce se passe. Il reconnaît le jeune homme qui, du reste est très bien connu dans le village. Il lui fait alors comprendre que la jeune fille est désormais mariée à son frère. Il n’en fallait plus pour mettre le « vaillant et respectable » combattant Frci hors de lui. S’en suit une dispute qui se prolonge hors du maquis et attire bien foule. Le combattant Frci dégaine et une balle part. Elle atteint mortellement un bébé de 5 ans appartenant à un couple Ahoussa qui vit dans le village. Les jeunes se révoltent et la bagarre éclate. Débordés les deux éléments FRCI prennent la fuite. Dans l’après-midi, deux cargos de Frci entrent dans le village. Jusqu’au mercredi 8 juin, ils exercent une violence inouïe sur les populations, notamment les jeunes du village de Bouecofin. Il a fallu l’intervention de l’onuci pour arrêter les massacres.
Boga Sivoiri

Descente musclée des Frci dans une usine à Koumassi

Des soldats fidèles au président Alassane Ouattara ont fait une descente musclée à l’usine « Adam Afrique » à la zone industrielle de Koumassi mardi aux environs de 11h, ont rapporté plusieurs témoins sur place. Environ une trentaine, et munis d’armes de guerre montées sur des véhicule pick-up, les soldats FRCI ont fait irruption à l’usine « Adam Afrique » pour selon nos sources installer à la tête de l’usine les frères Fayez Soudan et Raffik Soudan à la place de M. Marwan qui était absent ce jour là, indique nos informateurs. Selon eux, durant deux heures, le personnel a été séquestré et martyrisé. Qu’est-ce qui explique cela ? Difficile de le dire. Les agents se sont refusés à tout commentaire. Du moins publiquement.
 Notre Voie
 
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L’ONU qui a armé le Boucher d’Abidjan l’accuse aujourd’hui de crimes contre l’humanité !

ONU en Côte d'ivoire accuse alassane Ouattara de crimes
ONU en Côte d’ivoire accuse alassane Ouattara de crimes

L’Opération de l’ONU en Côte d’Ivoire (Onuci) s’est déclarée, jeudi 9 juin, « particulièrement préoccupée » par la « multiplication » récente des violences commises par des éléments des forces armées du président Alassane Ouattara dans le sud du pays. L’Onuci « est particulièrement préoccupée par la multiplication d’incidents violents et d’attaques conduites par des éléments des FRCI (Forces républicaines de Côte d’Ivoire) contre plusieurs villages », a déclaré Guillaume Ngefa, de la division des droits de l’homme de l’Onuci, lors d’une conférence de presse à Abidjan.

Déplorant l’usage d’« armes lourdes » pour le maintien de l’ordre, il a exigé des « enquêtes immédiates et impartiales » sur ces incidents survenus ces derniers jours dans des localités des environs d’Abidjan, du sud-ouest et du centre-ouest du pays, régions réputées compter de nombreux partisans de l’ex-président Laurent Gbagbo.

A Becouesin (50 km au nord d’Abidjan), des éléments des FRCI « ont investi le village et ont fait usage de la force mortelle. Ils ont ensuite arrêté une vingtaine de jeunes (…). En cours de route, ils ont battu une autre personne, qui est morte des suites de ses blessures », a expliqué M. Ngefa. A Yakassé-Mé (50 km au nord de la capitale économique), « un vieillard s’est écroulé et est mort lorsqu’il tentait de fuir en brousse par crainte d’être arrêté par des éléments des FRCI qui avaient lancé une opération de ratissage », a-t-il poursuivi. « Ces incidents ont fait au moins quarante-cinq blessés dont trois par balle », a précisé le responsable onusien. Selon lui, « des renforts des FRCI lourdement armés (…) ont pris d’assaut le village en tirant et en tabassant les jeunes », poussant les habitants à fuir dans les forêts.

A Domolon (55 km au sud-est d’Abidjan), une incursion de FRCI « s’est soldée par une trentaine de blessés à coups de machette et de crosse », « des pillages à grande échelle » et un exode massif de la population dans la brousse. Le rétablissement de la sécurité est l’un des chantiers les plus urgents du gouvernement Ouattara. A l’issue d’un conseil des ministres, mercredi, il s’est engagé à faire entrer les FRCI « le plus rapidement possible » dans des casernes. Il doit parallèlement accélérer le retour sur le terrain des policiers et des gendarmes.

martial frindethie

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Un sénateur américain dénonce les fraudes massives en Côte d’ivoire !!!

Malgré le fait que la France a organisé le coup d’Etat en Côte d’Ivoire avec l’aide des américains, il existe des politiciens honnêtes et sincères. Bien davantage aux Etats-Unis qu’en France d’ailleurs. D’ailleurs, seul un sénateur américain a eu le courage d’interpeler publiquement la Secrétaire d’Etat Clinton sur la question…

Pour le Sénateur républicain James Inhofe, pas de doute, l’ONU se trompe. Selon les éléments en sa possession,  des fraudes massives ont en effet été constatées dans le Nord de la Côte d’Ivoire lors du  second tour de l’élection.  Le sénateur demande donc au Département d’Etat américain de revoir sa position à la lueur de faits établis.

Extrait du passage relatif aux fraudes électorales :

Verbatim du Sénateur Inhofe : « J’ai reçu de nombreuses preuves convaincantes qu’il y a eu des fraudes électorales massives dans le Nord du pays sous contrôle des rebelles. Il y a eu des bulletins de votes volés…J’en ai référé deux fois au Secrétaire d’État Hillary Clinton. Par une fraude avérée, Ouattara aurait bénéficié de  94 873 voix, sur une liste électorale d’une seule des cinq régions du Nord sous son contrôle. Et si l’on multiplie ce chiffre par quatre, on est proche de la marge de voix qui lui a donné la victoire contre M. Gbagbo, c’est-à-dire 400.000.

Donc si des fraudes comparables ont eu lieu dans toutes les régions du Nord de la Côte d’Ivoire, Gbagbo est le président légitimement élu dans ces élections du 28 Novembre. Mais si cela est trop compliqué, on peut apprécier la situation autrement :

Dans ces 5 régions, j’ai attiré l’attention, dans mon courrier au Secrétaire d’État, sur le fait que Gbagbo avait obtenu des milliers de voix dans ce que nous appellerions les primaires; et néanmoins, lors du vote final, le candidat Gbagbo a obtenu Zéro voix dans certains cantons. C’est là une impossibilité statistique : vous ne pouvez pas n’obtenir aucune voix, particulièrement si vous en aviez déjà obtenu quelques milliers auparavant ! J’ai écrit au Secrétaire Clinton pour qu’elle soutienne l’établissement de nouvelles élections, mais ma demande n’a pas été traitée avec l’attention souhaitée.

Mais avec les dernières nouvelles indiquant que Ouattara a tué un millier de personnes dans la région de Duékoué (rapport en français sur les viols et les tueries), j’espère que les USA reconsidéreront leur position et appelleront à la tenue d’un nouveau scrutin. »

Traduction en français de l’intervention du Sénateur Inhofe

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Marine Lepen à la télévision : Alassane Ouattara doit être jugé pour ses crimes en Côte d’ivoire

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Elle a toujours été la seule à dire la vérité sur la Côte d’ivoire!!!
Malgré ses opinions politiques, il faut bien le lui reconnaitre !!
Devant tous ces piteux partis politiques si prompts à courber l’échine devant « le maitre de guerre Sarko », marine lepen a été la seule à pointer du doigt ce coup d’état honteux fomenté par une communauté internationale sans nom.
Marine Lepen marque des points, et ce, même chez « les étrangers » !!!
Cette affaire ivoirienne risque d’être le tombeau de sarkozy et marine lepen risque fort de s’en servir pour mener sa campagne !!!
Comment ne pas s’agacer de cette investiture en grandes pompes d’un homme qui a commis tant d’horreurs depuis 2002???
Comment ne pas être écoeuré de voir trôner à la primature un individu comme guillaume Soro avec le passé qu’on lui connait????
Depuis quand un bourreau se permet il de juger autrui !!
Ce qui se passe en Côte d’ivoire n’a pas de mots.Marine lepen a décidé de jouer cartes sur table et d’annoncer sa position à la télévision.
L’on pouvait déjà deviner ce qu’elle pensait réellement de toute cette affaire, il n’empêche que là, elle semble avoir franchi le pas.
C’est bien pourquoi tous les ivoiriens, tous les Africains qui ont défendu la souveraineté de la Côte d’ivoire l’en remercie chaudement!!!
Le comité de coordination de la lutte pour la souveraineté et la dignité de la Cote Ivoire ( CANADA , USA ) en appelle même à voter massivement pour cette femme aux prochaines présidentielles!!!!
Certes, voter pour Marine Lepen n’est pas chose facile quant on s’appelle Mamadou ou encore, Mohamed.
Cependant, est-il plus censé de « donner sa voix » à un homme comme Sarkozy???
A l’heure ou l’ancien directeur du FMI, DSK, est inculpé pour viol ( ou tentative de viol..), la route se dégage pour le Nabot-Sarko.
Peut on encore imaginer ce petit homme gouverner la France pendant 5 autres longues années????
La question est plutôt celle-ci : peut on prendre « le risque » d’accorder notre confiance à une Marine Lepen????
Le choix est Cornélien et demande mûre réflexion!!!!
Mais le fait de l’envisager n’est il pas en soit une victoire pour Marine Lepen???
On peut regretter que la France manque à ce point de leaders politiques  » honnêtes » pour être confronté à pareille choix !!!!
La gauche n’a rien fait pour dénoncer le coup d’état perpétré
en terre éburnéenne et l’arrestation de son mentor, Strauss kahn, met du baume au coeur de nombre d’Africains!!Quoiqu’il en soit, la gauche ne mérite même pas de figurer au second tour !!
Elle a eu l’occasion de s’élever contre les guerres injustes en Côte d’ivoire et en Libye et pourtant, par manque de courage, elle s’est fourvoyée !!!
Strauss kahn a préféré, quant à lui, se réfugier sous « l’ombre du baobab » en acceptant la présidence du FMI des mains même de Sarkozy…..
A l’heure ou Alassane Ouattara met la main sur la Côte d’ivoire, Marine Lepen reste la seule à défendre le peuple Ivoirien envers et contre tous !!!!
Cette femme, qui n’a décidemment pas la langue dans sa poche, nous montre un autre visage de la politique Française.
Pourtant, une Lepen « reste une lepen » !!!
La pomme ne tombe jamais bien loin de l’arbre !!!
Mais peut être cette même France aurait-elle besoin de cet électrochoc????
wait & see……….
Yann-Yéc’han

Côte d’ivoire : Alassane Ouattara, la mort dans l’âme !!!

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Un article de Christian Vabé
Lu sur Ivoire business

Posséder une armée mexicaine de gueux, les FRCI, peut être un atout considérable dans la répartition des postes ministériels. Guillaume Soro, Premier ministre, qui était

pourtant donné sur le départ vient d’en faire l’agréable expérience. Il vient en effet d’être reconduit au poste de Premier ministre et de ministre de la Défense par le Président Alassane Dramane Ouattara.
Le nouveau chef de l’Etat a aussi confirmé qu’il formerait bientôt un « gouvernement d’union » avec toutes les composantes de la classe politique, les éléments modérés du FPI de Laurent Gbagbo et de la société civile.

L’annonce a été faite dimanche 22 mai par ce dernier sur le plateau de France 24 et RFI aux micros de Vanessa Burgard et de Christophe Boisbouvier.
Guillaume Soro avait menacé de rentrer en rébellion contre Ouattara s’il était débarqué de la Primature. Le message vient d’être reçu 5/5 par Ouattara qui sort affaibli de son duel avec Soro, affectueusement appelé « Le petit gros ».
En outre, l’accord de gestion du pouvoir entre le Pdci-Rda de Konan Bédié et le Rdr d’Alassane Ouattara, qui stipulait que la Primature revenait de droit au Pdci, vient aussi de voler en éclats. La trahison de Ouattara sur le Pdci vient d’être consommée. Un affaiblissement supplémentaire pour Ouattara vis-à-vis de ses alliés qui seraient tentés de remettre en cause leur alliance.
Ouattara a annoncé, avoir pris la précaution d’informer Bédié, « car le Pdci c’est Bédié », dira-t-il. Ce que réfutent en bloc de nombreux cadres du Pdci-Rda sous couvert de l’anonymat, qui regrettent de n’avoir pas été consultés, et qui commencent à ronger leurs freins.
« Avec le président Bédié, nous considérons que Guillaume Soro fait du bon travail, que la situation est encore fragile, que nous avons besoin de lui, nous souhaitons qu’il continue et il a accepté de continuer. C’est lui qui formera le prochain gouvernement », a expliqué M. Ouattara aux journalistes français.

Pourtant entre les deux tours de la présidentielle, Alassane Ouattara avait promis que( pour lire la suite, c’est…ICI )

Côte d’ivoire : l’ordre « règne » à abidjan !!!

Alassane Ouattara, président auto proclamé de Côte d'ivoire et le président Français sarkozy

La période 2000 – 2011 de l’histoire de la Côte d’Ivoire deviendra un cas d’école édifiant pour les futurs politologues africains.

En 2000, Laurent Gbagbo arrive au pouvoir en battant le général Gueï, auteur du coup d’État qui chassa Bédié fin 1999. En 2002, une rébellion puissamment armée éclate.
Gbagbo est alors absent mais son ministre de l’Intérieur, Émile Boga Doudou, est assassiné. L’armée ivoirienne résiste à Abidjan et déloge les rebelles. Alassane Ouattara, se trouvant en danger, est exfiltré par l’armée française stationnée sur la base de Port-Bouet. Toute la partie nord du pays reste aux mains de divers chefs qui font régner leur loi par les armes, en lieu et place de l’État de droit.

En 2003, la France, par les accords de Marcoussis, essaie d’imposer la participation des rebelles au gouvernement de Côte d’ivoire à des postes clés. En vain. La France met en place l’opération Licorne dès 2002. L’ONU crée, en 2004, le contingent de l’ONUCI. En 2004, l’effort de réunification tenté par l’armée ivoirienne échoue avec l’étrange affaire de Bouaké, sur les circonstances de laquelle Michèle Alliot-Marie, alors ministre des Armées, refusera obstinément plus tard de lâcher la moindre information. C’est toutefois le prétexte pour un assaut de l’armée française, qui tire sur les manifestants à Abidjan. Par la suite, pressions et négociations amènent Laurent Gbagbo à prendre Guillaume Soro, chef de la rébellion, comme Premier ministre en 2007.

Les accords de Ouagadougou sont censés permettre l’organisation d’une élection présidentielle mais leurs dispositions ne seront jamais appliquées dans le Nord de la Côte d’Ivoire, qui reste sous le contrôle des armes des chefs de guerre.
L’élection a enfin lieu, en novembre 2010, immédiatement suivie d’un contentieux sur les conditions de son déroulement et sur les résultats. Ce contentieux est balayé par la France, l’ONU, les États-Unis, qui se lancent dans une guerre contre Laurent Gbagbo.
L’ONU compte les victimes, qui atteindront quelques centaines en quatre mois, tandis qu’un « commando invisible », commandé par Ibrahim Coulibaly, dit IB, ancien chef de la rébellion, supplanté par Soro en 2004, se retranche dans le quartier d’Abobo à Abidjan et harcèle les forces de défense fidèles à Gbagbo.Lire la suite ICI
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Burkina faso : la suite pour le président Blaise Compaoré ???

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Selon les analystes de l’Afrique de l’Ouest, le président Blaise Compaoré est de plus en plus acculé et doit adopter une série de réformes urgentes afin d’éviter de nouvelles vagues d’agitation dans le pays.

Lors du dernier soulèvement, les 27 et 28 avril, la police a tiré des coups de feu en l’air dans la capitale, Ouagadougou, et dans la deuxième plus grande ville, Bobo-Dioulasso, à l’ouest du pays. Elle demandait l’application du nouveau régime de salaires approuvé cette année par le Parlement. Le 27 avril, les gérants de magasins de Koudougou, dans le centre-ouest, ont manifesté et mis le feu à la maison du maire, à une partie du marché local et au siège de l’armée. Plus tôt ce mois-ci, des soldats de la capitale ont manifesté contre l’inégalité salariale.

Des spécialistes ont dit à IRIN qu’ils n’étaient pas surpris par les violences, étant donné que le mécontentement croissant des habitants était resté sans réponse.

« Il fallait s’attendre à une crise », a dit Alexander Ouedraogo, secrétaire permanent du Centre d’études stratégiques de l’Afrique (CESA) au Burkina Faso. « Nous avons été témoins d’impunité et de détournements de fonds et nous avons vu les officiers supérieurs s’en mettre plein les poches alors que le reste de la population souffre. Mais le gouvernement n’a pas écouté », a-t-il dit.

M. Compaoré, qui s’est autoproclamé ministre de la Défense, s’est engagé à satisfaire les demandes d’augmentation salariale des officiers de l’armée et à essayer de trouver une solution aux problèmes soulevés par les syndicats révoltés par le coût élevé de la vie. Il se réunit cette semaine avec des officiers et des représentants des syndicats.

Idiatou Bah, directrice de recherche sur la gouvernance politique à l’Open Society Initiative for West Africa (OSIWA) à Dakar, a dit que c’était la première fois que M. Compaoré semblait « ébranlé ».

« [M.] Compaoré a toujours été le médiateur et le pacificateur de l’Afrique de l’Ouest, mais son image est ternie et il ne semble plus aussi fort qu’avant, tant dans son pays que dans l’ensemble de la région », a-t-elle dit à IRIN.

La « dangereuse initiative » qu’il a prise en s’autoproclamant chef de la défense le 21 avril dernier prouve son malaise, a-t-elle ajouté.

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 Contexte

Les 14 et 15 avril, les militaires de la garde présidentielle ont ouvert le feu dans le palais présidentiel situé à Ouagadougou. Deux autres régiments se sont ensuite joints à eux. Ils sont descendus dans la rue et ont tiré sur les maisons des officiers supérieurs, et notamment sur celles de l’ancien chef de l’armée et du ministre de la Défense de l’époque.

Les soldats demandaient une augmentation de leur indemnité journalière de 1 300 francs CFA (2,60 dollars) à 1 500 francs CFA (3 dollars) et le démantèlement de la hiérarchie militaire.

Le président a alors décidé de remanier son gouvernement. Le 18 avril, il a nommé un nouveau premier ministre, Luc-Adolphe Tiao, qui s’est engagé à répondre aux revendications des soldats dans les limites du budget actuel.

Depuis que les soldats ont pris les armes, les 22 et 23 mars 2011, les divisions entre les échelons supérieurs et inférieurs de l’armée se sont creusées, car les officiers subalternes ont l’impression d’avoir obtenu moins de bénéfices que leurs supérieurs, a dit Marius Ibriga, professeur de droit à l’université de Ouagadougou.

Les gérants de magasins et les propriétaires d’entreprises de Ouagadougou ont à leur tour exprimé leur colère suite au pillage et à la destruction de leurs propriétés. Le gouvernement s’est engagé à allouer des fonds à la réparation de ces propriétés.

Une coalition, menée par Tollé Sagnon, a été formée il y a quelques années pour combattre la montée des prix. Le 8 avril, des milliers de personnes ont manifesté dans les rues de Ouagadougou pour réclamer une amélioration de leurs conditions de vie et la fin de l’impunité.

Le coût de la vie a nettement augmenté en 2008 et n’a pas diminué depuis. Selon M. Sagnon, un litre d’huile coûtait auparavant 1,77 dollar et s’élève maintenant à 2,77 dollars ; le kilo de riz coûtait 44 cents en 2007 et s’élève maintenant à 94 cents. « Nos préoccupations ont atteint un point critique et nous l’avons expliqué à [M.] Compaoré », a dit M. Sagnon à IRIN.

La coalition a également demandé que les arriérés de salaires correspondant aux promotions de 2006 soient acquittés et que les frais de consultation médicale soient réduits. En 2011, le gouvernement a augmenté les frais de consultation des hôpitaux publics de quatre à six dollars. Selon la Banque mondiale, le revenu moyen est de 1,41 dollar par jour.

Marge de manœuvre

Selon M. Ouedraogo, du CESA, le président dispose toujours d’une certaine marge de manœuvre, à condition qu’il mette fin à l’impunité et s’attèle aux problèmes économiques du pays. Les six principaux partis d’opposition, qui ne s’accordent pas sur les messages à faire passer et les politiques à suivre, ne représentent pas une concurrence sérieuse pour le gouvernement.

Mais d’après Mme Bah, de l’OSIWA, M. Compaoré doit entreprendre une réforme plus profonde du secteur de la sécurité. « Le pays a besoin d’une réforme profonde du secteur de la sécurité — de son armée, de sa gendarmerie et de sa police. Ce secteur est trop lourd et s’il était réduit, le gouvernement pourrait libérer des fonds pour régler d’autres problèmes sociaux ».

Plutôt que d’essayer de consolider davantage son pouvoir, le président devrait passer la main en 2015, a dit Mme Bah. L’opposition craint que M. Compaoré amende la constitution pour pouvoir se représenter en 2015.

Les analystes estiment que le gouvernement doit également régler les problèmes d’impunité. En février, des étudiants ont manifesté contre la mort de leur camarade Justin Zongo dans des circonstances obscures à Koudougou, dans le centre-ouest du pays. Si les autorités disent qu’il est décédé d’une méningite alors qu’il était en détention, les étudiants estiment pour leur part qu’il est mort à la suite de mauvais traitements. Deux policiers ont été incarcérés dans le cadre de cette affaire. Les étudiants sont de nouveau descendus dans la rue début avril et ont mis le feu à la maison du premier ministre sortant et au siège du parti au pouvoir à Koudougou.

Il est déjà arrivé qu’un soulèvement populaire renverse un président. En 1966, Maurice Yameogo a été forcé de démissionner suite à des manifestations des syndicats ayant conduit à un coup d’État militaire.

par notre partenaire IRIN

source Afrik.com

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